La puissance du silence (1)


maintenance golf
La maintenance d'un golf ne se résume pas à l'entretien du gazon. La communication tient un rôle primordial dans l'activité de l'intendant.
Sans une bonne communication, nous prenons le risque que nos décisions, nos choix, soient mal compris par les joueurs, nos responsables ou nos collaborateurs. Et ce sont alors tous les efforts de l'équipe de maintenance qui peuvent être compromis.
A l'heure de Facebook, Twitter ou des blogs, l'intendant de golf dispose d'une large palette d'outils de communication. Pourtant c'est la communication de tous les jours qui reste primordiale.
Son aptitude à partager ses idées, à convaincre et à motiver, donnera à l'intendant de puissants leviers pour mobiliser les énergies pour la réalisation d'objectifs ambitieux.
Pour réussir dans sa tâche, il devra maîtriser l'art du silence. Le silence pour mieux communiquer, cela peut paraître paradoxal, pourtant le silence est l'écrin des mots. Il leur donne force et puissance.
Qui maîtrise le silence maîtrise les autres.

Première partie ; la puissance du silence sur nous mêmes

"Le silence est d'or", "tourner 7 fois sa langue dans sa bouche". Ces expressions populaires montrent l"importance du silence.
On pense qu'il faut parler encore et encore pour imposer ses idées, mais l'abondance des mots a souvent l'effet contraire, celui d'affaiblir le message.
C'est en ne disant rien, ou presque, que l'on est le plus convaincant, car le silence laisse le temps aux mots et aux idées de vivre, d'agir et de s'enraciner chez son interlocuteur. Ainsi, plutôt que d'imposer ses opinions, ce sont les autres qui y adhèrent.
Qui peut dire que Lino Ventura n'était pas un acteur expressif ? Pourtant, dans ses films, il avait la parole rare. Ce n'était pas ses dialogues qui faisaient son jeu de scène, mais ses silences, appuyés, longs, denses, souvent accentués par son regard.
Car la magie du silence, c'est de faire tomber les masques. Débarrassé du faux semblant pervers des mots, le silence met à jour une autre forme de communication, la communication non verbale par laquelle passe 93% des messages, celle qui est un regard, une inclinaison de la tête, un haussement des sourcils, un sourire. Car le plus important n'est pas ce que l'on dit, mais comment on le dit.

Avant d'utiliser la puissance du silence sur les autres, il faut d'abord pouvoir se l'appliquer. Manier le silence requiert d'être fort, ou du moins de connaitre ses insuffisances. Car trop souvent le trop plein de paroles intervient autant pour convaincre que pour se convaincre, se rassurer ou masquer ses faiblesses.
Le silence nous permet de nous découvrir, car c'est un moment d'intimité, de réflexion, de recul, de dialogue interne.
Souvent ceux qui ont un long trajet pour se rendre au travail vous diront que ce temps d'isolement, de solitude, de silence, leur est indispensable pour organiser leur journée, y voir plus clair dans leurs relations avec les autres. Car le propre du silence est de se donner du temps et, par ce fait, de se débarrasser des filtres de l'instantanéité et de l'émotivité, prélude indispensable à la mise en perspective des choses de nôtre vie.
C'est pour cela que, face à une situation difficile, une forte opposition, une décision délicate, j'ai l'habitude d'attendre une journée avant d'agir. Ce silence de 24 heures n'a de silence que le nom, car intérieurement il permet de mûrir une décision, d'être dans l'action et non la réaction.

Le silence n'est pas se taire. C'est un processus actif, décidé. C'est une respiration, une virgule, un point, un saut de ligne dans une conversation. Une ouverture à l'autre, une main tendue. Un regard sur soi, un tête à tête intérieur. Le silence nous permet d'être conscient de nous mêmes et des autres. Il nous permet d'écouter et de dialoguer avec l'humanité, la notre et celle des autres.

Comment utiliser le silence pour nous mêmes ?
En reprenant le contrôle de la machine, en refusant que les événements, notre entourage nous imposent leur rythme. En se tenant à l'écart de la frénésie quotidienne dans laquelle on se complaît trop souvent pour paraître important, compétent ou indispensable.


Pour y parvenir, on peut pratiquer des microcoupures. Ces silences de quelques secondes aident à éviter l'emballement de la machine, à garder la maîtrise de ses pensées, à faire redescendre la pression. Avec un peu d'entraînement, pendant ce court temps d'arrêt, on arrive à faire le vide dans son esprit, c'est à dire à ne plus se focaliser sur une pensée en particulier, selon le principe selon lequel " le meilleur moyen de retrouver ses clés, c'est de plus  y penser ".

On peut aussi se concentrer sur sa respiration et ses battements cardiaques. Ainsi replié en soi, on essaye de regarder comme si ses yeux étaient des fenêtres à travers lesquelles on observerait le monde extérieur.
C'est un exercice très intéressant. A une terrasse de café, lors d'une réunion, amusez vous à le mettre en pratique et vous serez surpris de la façon dont vous pourrez lire et comprendre le comportement des autres, bien à l'abri dans votre silence intérieur.
Je ne suis pas le pompier qui crie au feu, mais celui qui, avec calme et efficacité, va mettre les passants en sûreté avant d'éteindre l''incendie.
Je ne suis pas le capitaine qui s'affole dans la tempête, mais celui qui tient fermement la barre, et enjoint ses équipiers à se concentrer sur leur tâche, car il a confiance en eux pour traverser le mauvais temps.
Voici les images que le silence m'aide à utiliser pour avoir une bonne attitude. L'expression " se hâter lentement " est aussi un bon exemple du comportement que j'essaye de maintenir face à l'agitation environnante.

Bien manager les autres commence par bien se manager soi même. Le silence est un outil favorisant l'autocritique, la remise en cause. Il nous aide à nous écouter, nous voir tels que nous sommes, avec nos qualités mais aussi nos.défauts. 
Ce travail d'introspection nous renforce dans nos convictions, notre estime de soi. Notre appréciation personnelle ne passe plus par le regard des autres mais devient notre affaire. C'est un confort mais aussi une contrainte, car nous sommes souvent plus exigeant avec nous mêmes que les autres le sont avec nous. 
Le silence pour être en paix avec soi, c'est la première étape pour être en paix avec les autres. 

A suivre ...



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