Si avril fut difficile, que dire de mai ? Avec une équipe réduite, suite à de sérieux problèmes de santé affectant un tiers de ses membres, et les multiples pannes du réseau d'arrosage qui se sont succèdées pendant deux semaines, j'ai connu un des mois les plus difficiles de ma carrière. La maintenance d'un golf n'est vraiment pas un long fleuve tranquille !
Etat général du terrain : Le golf a souffert du manque d'eau. Avec la reprise d'arrosages réguliers et d'une maintenance adaptée, le gazon redémarre. Il est trop tôt pour savoir si des regarnissages sont nécessaires.
Le manque de main d'oeuvre, malgré l'embauche d'un jardinier, se manifeste dans les finitions. Les fossés et les tours d'arbres sont plus hauts qu'ils ne le devraient. Une situation que nous allons vite améliorer.
Les greens : Ils ont très bien supportés la pénurie d'arrosage. Nous avons ainsi pu constater combien les greens étaient résistants à la sécheresse, grâce à la maintenance spécifique que nous avons entreprise. Dans un environnement sec, l'agrostis a proliféré au détriment du pâturin annuel. Ce qui est une bonne nouvelle, car l'agrostis est bien moins sensible aux maladies et donne de meilleures conditions de jeu, de fermeté surtout.
L'agrostis a gardée sa couleur bleutée tandis que le pâturin annuel jaunâtre est en souffrance |
Le dollar spot : de petites tâches qui peuvent très rapidement s'étendre |
Avec une irrigation consistante et une fertilisation régulière, elle devait disparaître. C'est pourquoi, pour l'instant, nous n'envisageons pas de traitement.
Nous avons aussi dû faire face à une attaque de noctuelles. Ces larves de papillons, logées dans les premiers cm des greens, remontent la nuit pour dévorer le gazon autour du conduit où elles sont nichées. Elles causent des dégâts qui perturbent la roule, et doivent donc être traitées. Nous avons utilisé un prédateur naturel, un vers microscopique appelé nématode, qui lentement mais sûrement va faire son oeuvre.
Dégâts de noctuelle sur green |
De la digitaire a fait son apparition. Cette graminée estivale qui brunit et disparaît l'automne en laissant un gazon creux, sera traitée mensuellement durant l'été.
Les fairways : L'absence d'eau pendant 15 jours a été terrible. En deux semaines, le couvert végétal a perdu de sa densité et les mauvaises herbes se sont multipliées.
Le trèfle a bien mieux supporté les aléas de l'irrigation que le gazon des fairways |
De la maladie, favorisée par la sécheresse, s'est installée, du dollar spot mais aussi du fil rouge. Nous restons vigilants et comptons sur la reprise d'un entretien normal pour la contenir.
Le fil rouge : une maladie spectaculaire mais bénigne |
Les roughs : Les pannes d'arrosage les ont asséchés, ce qui a calmé leur exubérante pousse printanière.
Une nouvelle tondeuse plus fiable a rendue possible une tonte régulière et de meilleure qualité.
Une nouvelle machine pour des roughs de meilleure qualité |
Travaux : Les différents incidents ayant affectés le système d'arrosage ont mobilisé 3 jardiniers pendant 3 semaines, autant de temps de perdu pour des travaux d'amélioration. La saison avançant, la priorité se porte de plus en plus sur la maintenance du golf.
Prévision pour le mois prochain : Relancer la maintenance, redonner densité et santé aux fairways, préparer le golf aux fortes chaleurs à venir, pérenniser le bon fonctionnement de l'arrosage, augmenter la qualité des greens et des départs, rattraper notre retard dans les finitions : voici nos objectifs pour juin. Quand je vous disais que la maintenance d'un golf n'a rien d'un long fleuve tranquille !
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