Une belle image

 La maintenance d'un golf une chose complexe. Elle requiert de l'intendant de golf des connaissances en agronomie, mécanique, management, hydraulique, informatique et comptabilité. Elle demande aussi des qualités de rigueur, d'organisation, d'implication, d'écoute, de créativité et, par dessus tout, une passion  et une volonté permanente d'excellence.


L'intendant est donc de toute première importance dans le succès d'un golf. Pourtant, il est régulièrement sous estimé, tant il est l'homme de l'ombre, œuvrant en coulisses.
Le jour où l'on associera un parcours, à l'intendant qui l'entretient, comme pour un chef de cuisine, avec le restaurant où il travaille, on aura compris tout ce qu'apporte un professionnel de la maintenance des golfs.

Greenkeeper, intendant, superintendant, surintendant ; qu'en France, plusieurs noms désignent le même métier, souligne le problème de statut de l'intendant de golf. Et reflète les difficultés quotidiennes qu'il peut rencontrer à faire respecter son domaine de compétence et de responsabilité.

Quel directeur, pro, président ou membre de comité n'a jamais expliqué à l'intendant qu'il faut mettre plus d'engrais car le gazon n'est pas assez vert, qu'il faut tondre plus haut les fairways pour mieux porter  la balle, et plus court  pour rendre les greens plus rapides. Agir ainsi, c'est faire peu de cas de la technicité du métier d'intendant de golf. C'est aussi, quelque part, un manque de respect.

Car arroser, ce n'est pas appliquer de l'eau. C'est suivre une stratégie agronomique, où l'on fait varier les fréquences, et les quantités d'eau, en fonction de la saison, et du cycle de la plante. Bien arroser, c'est parfois laisser brunir le gazon. Et ce raisonnement s'applique à tous les autres aspects de la profession d'intendant de parcours de golf.

Cela ne signifie qu'il soit impossible d'avoir des échanges avec son intendant. Mais, telle une équipe, chacun doit respecter le rôle qu'il lui est dévolu. C'est la recette du succès !

Mais quel est le rôle de l'intendant ? Nous pourrions le résumer en une seule phrase : optimiser les moyens dont il dispose pour offrir aux golfeurs le parcours qu'ils désirent.
Moi je préfère cette définition : l'intendant est un magicien qui va donner vie aux rêves des golfeurs pour leur parcours.

Intervient ici la notion de grande image, représentation visuelle idéalisée, vers laquelle le parcours doit tendre. La grande image aide à donner une unité, une force, au travail de l'intendant. Elle le guide dans ses choix, du type de boules de départs, à l'organisation des tontes, ou à la fermeté des greens.
Pour des clubs comme Vineuil-Chantilly, Saint Germain en Laye, Granville ou Terre Blanche, la grande image est évidente. Mais pour d'autres parcours ?  Quelles conditions de jeu, quel aspect, quel degré de finition ? Les réponses à ces questions doivent être le fruit d'un travail d'équipe entre l'intendant, le directeur, le pro et, pour un golf associatif, les membres du comité.

Terre Blanche : le resort par excellence
Granville : un authentique links
































Définir une grande image est difficile tant, en France, nous manquons de culture golfique. Combien connaissent les différences entre un links, un parkland ou un inland links. Combien savent comment sont entretenus des parcours de réputation mondiale ?
C'est le rôle de l'intendant de maîtriser la diversité des golfs, de donner une cohérence, un fil directeur, à la vision des acteurs impliqués dans la définition de la grande image.
Malheureusement, le manque de maîtrise de l'anglais des intendants français, les isole du reste du monde du golf. C'est regrettable.

Une fois la grande image crée, l'intendant, s'il a des moyens cohérents, lui donnera vie. Car au delà d'être un technicien, il est un marchand d'émotions. Parce que jouer au golf est plus qu'un jeu, c'est une expérience où, confronté à soi même par le moyen du parcours, on se découvre dans ses faiblesses et ses forces.

Si on ne sait pas où l'on va, comment être sûr d'y arriver ? La majeure partie des problèmes que rencontrent les intendants, proviennent de l'absence de vision commune sur ce que doit être le parcours. Chacun a sa propre image, et l'intendant doit composer pour satisfaire des attentes différentes, parfois contradictoires. Il en résulte du mécontentement, et un gaspillage des ressources mises en jeu.
Il n' y a pas de mauvais intendants, mais des aspirations ou des moyens inadéquats, une absence de grande image.
Si vous avez les plus hautes ambitions pour votre parcours, placez votre confiance en votre intendant pour, en tant que technicien hautement spécialisé, les réaliser. Vous ne serez pas déçus.









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