La puissance du silence (2)




Le silence est un puissant outil dans l'arsenal du manager responsable de la maintenance de golf. C'est une force qui, avant d'être utilisée sur les autres, doit l'être sur soi même
Qui maîtrise le silence est solide, à l'écoute de lui même et des autres. Qui maîtrise le silence se maîtrise et maîtrise les autres.





Le management, au rythme des changements sociétaux, a évolué. A l'heure de l'individualisme et des loisirs, une équipe n'est plus un groupe d'individus réunis par un projet commun, mais un ensemble d'individualités se réalisant au travers d'une oeuvre commune.
Le manager se doit de respecter, mettre en valeur, porter ces individualités dont le développement personnel sera bénéfique à la société qui les emploie. L'usage du silence lui sera d'une grande utilité.

Le silence c'est l'écoute. C'est laisser à l'autre l'initiative de faire, de s'exprimer, de s'impliquer.
La question précède l'écoute. Et la plus efficace est "comment d'après vous ? ". Comment d'après vous feriez vous ceci, réagiriez vous, vous organiseriez vous ?
Poser cette question et attendez. Laisser à l'autre l'initiative de répondre. Face à ce blanc, votre interlocuteur se sentira obligé de prendre la parole, d'exposer ses idées, ses opinions, ses choix. Quelquefois des questions ouvertes - appelant d'autres réponses que oui ou non - sont nécessaires pour libérer totalement la parole, exprimer les non-dits. 
A travers l'écoute active, en relançant, guidant la conversation par des questions simples, telles que ; pourquoi, comment, et après, vous apprendrez à connaître votre collaborateur, ses ressorts et ses motivations. Autant d'informations qui vous permettrons de mieux travailler avec lui, de donner un sens à son action. 
Bien souvent le management se borne à exercer une responsabilité, un pouvoir. L'écoute, et la connaissance approfondie qu'elle vous donne de votre équipe, vous permet de partager ce pouvoir, d'associer vos équipiers aux décisions, aux succès comme aux échecs.

Le silence c'est donner du poids aux mots.
Une pause après une explication, une objection, une démonstration, laisse le temps aux idées de faire leur chemin, de s'enraciner chez votre interlocuteur. Dans ces conditions, marquer un silence , c'est souligner l'importance de la conversation. C'est aussi une invitation à l'échange. 
Dans une discussion, quand chacun suit le fil de sa pensée sans aller à la rencontre de l'autre, sans essayer de le comprendre, le silence crée un carrefour où deux personnes peuvent se retrouver pour un véritable échange, un partage, dans une attitude de compréhension mutuelle.

Le silence, c'est la réprimande.
On connaît la difficulté de faire une réprimande. Qu'elle soit comprise et acceptée. Qu'elle ne soit pas synonyme de démotivation.
Parce que l'objection a été mal formulée, ou que c'est un moyen de détourner l'argument, la personne concernée peut réagir comme si elle était personnellement attaquée. S'ensuit des échanges conflictuels où le motif de la réprimande passe au second plan.
Le silence est le meilleur moyen d'éviter ce piège. Contentez vous de dire " j'ai constaté  que " et faite silence. Soyez neutre et objectif. Évitez les mises en cause directes du style " tu as mal fait ceci, tu as oublié cela ". Vous ne jugez pas, vous constatez une situation défavorable et vous demandez, par votre silence, à l'autre de la commenter.
Vous devez parfois, par d'autres questions, réduire le champ de manœuvre de votre interlocuteur, si celui répond à minima ou esquive le problème. Veillez néanmoins à ne pas l'acculer, laissez lui toujours une porte de sortie, un échappatoire, pour lui éviter de perdre la face.
Mais, si la personne fait le même constat que vous et s'en explique franchement, il ne faut pas en rester là. Car la faute n'est qu'une occasion de progresser. "Que faut il faire pour que cela ne se reproduise plus ? " est la phrase qui vous permettra de conclure la discussion en renouvelant votre confiance à votre collaborateur. Pensez donc , vous lui faites remarquer un manquement dans son travail, mais vous estimez suffisamment son professionnalisme pour lui demander la solution. Il n' y a pas de meilleure attitude pour le motiver.


Le silence c'est l'art ultime du management, car le silence est un miroir qui renvoie l'image de celui vers lequel il est dirigé. Etre confronté à soi même n'est pas chose aisée. C'est pourtant une étape indispensable.
Le bon manager est celui qui se connait, c'est aussi celui qui aide les autres à se connaitre. Le management, ce n'est pas donner des ordres, ou traquer les erreurs. C'est soutenir, guider ses équipiers dans leur recherche de reconnaissance et de réalisation personnelle. Pour cela le manager devra, par l'utilisation du silence, s'effacer devant l'autre, lui laisser l'initiative, lui rendre la liberté, lui montrer la valeur qu'il a ses yeux. Il devra partager une partie de son pouvoir pour une véritable implication dans la réalisation d'objectifs communs, connus et acceptés.
Le silence sera le levier qui vous fera basculer dans ce management vertueux, profitable aussi bien à l'individu qu'à l'entreprise.
Une utopie me direz vous, une quête de tous les instants serais je tenté de répondre !





















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