Passion quand tu nous tiens

Intendant de golf est un étrange métier, car vous êtes jugés selon des critères subjectifs, émotionnels même, tant le golf est un sport où la passion tient une place importante. Parce qu'il faut contenter des joueurs avec des niveaux de jeux diamétralement opposés,
des statuts - membres, green fees - contradictoires, malgré les caprices de la nature, les contraintes budgétaires  et des équipiers à la motivation fluctuante, le stress est notre lot quotidien. Tout du moins pour ceux qui s'impliquent totalement dans leur mission. Nous le gérons par le sourire, le recul ou l'assurance que nous procure notre expérience.

J'aime à penser que nous sommes les détenteurs d'un savoir particulier ; l'art de préparer le gazon pour le jeu de golf. Car, même si nous nous appuyons sur des bases scientifiques, il s'agit bien d'un art. Celui de maintenir du gazon à 3 mm, celui de favoriser telle où telle graminée en jouant subtilement sur la fertilisation, l'arrosage ou l'aération. A ce titre, les métiers d'intendant de terrain de sport et de responsable de piste d’hippodrome n'étant pas très développés, on peut considérer que nous sommes les seuls véritables spécialistes de l'entretien du gazon en France. Je n'en ressens aucune fierté, mais plutôt une certaine tristesse devant le retard pris par notre pays.

S'il est une caractéristique de notre profession, c'est bien celle qui veut que du jour au lendemain, aux yeux des joueurs, nous pouvons passer du statut de héros à celui de " green killer ". Rien n'est jamais acquis, il faut toujours se remettre en question, progresser. C'est à mes yeux un des attraits de ce métier qui ne peut-être pratiqué qu'avec passion.

C'est mû par ce sentiment, qu'un petit groupe de greenkeepers s'est retrouvé jeudi 12 mars, en soirée, dans un restaurant de la commune varoise du Muy.  Après une visite du parcours de Saint Endréol, commentée par l'intendant Jean Luc Boulat, personne ne manquait à l'appel de la table.
De quoi peut-on parler pendant ces repas ?  De tout et de rien. De nos membres qui sont pires que ceux du voisin, de notre équipe qui est plus difficile à manager que celle du collègue, des machines qui tombent en panne, des greens qui sont malades, des relations avec le directeur ou le président qui peuvent être conflictuelles. C'est surtout l'occasion de s'apercevoir que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs et que, si nos installations sont différentes, les problèmes restent les mêmes.

Parce que notre profession peut prendre des airs de confrérie, nous partageons nos savoir faire,             nous échangeons  nos bonnes adresses, nous comparons nos méthodes de travail.
Car il n'est jamais question de concurrence entre nous, mais plutôt de convivialité, de simplicité, de partage et d'amitié. Des valeurs qui tendent à se perdre, mais font encore la beauté de notre métier.

golf saint Endréol, entretien
Le parcours de Saint Endréol : spectaculaire et parfaitement entretenu









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